Dès l'éclosion, la larve du ouassous, de la taille d'une tête d'épingle est entraînée par le courant jusqu'à l'estuaire. Elle se développe dans ce milieu saumâtre, très productif, pendant une soixantaine de jours, au cours desquelles elle muera 12 fois. Chaque mue se traduit par une évolution morphologique, identifiable par un stade larvaire différent. Sans milieu salin, la larve ne survivrait pas (2j au plus pour M.rosenbergii, 5j pour M.carcinus). La larve planctonique nage sur le dos, la tête en bas et est entraînée par le mouvement des vagues et des courants. Elle ne se déplace que de quelques mm pour attraper ses proies. La douzième mue s'accompagne d'une métamorphose en post-larve. La physiologie et le comportement de l'animal sont alors bouleversés: la post-larve se retourne, devient benthique (elle va vivre sur le fond) et acquière un réflexe de remontée du courant (rhéotaxie positive).
Après la métamorphose, la post-larve s’est transformée en un petit ouassous complet de 5 à 8 millimètres (12 à 15 mg) qui préfère l'eau douce à l'eau salée et cherche à remonter le cours de la rivière. Dans la rivière, ce petit ouassous deviendra grand s'il réussit à échapper à tous les dangers qui l'attendent : prédateurs, pollution, crues, etc. Pour grandir il lui faudra changer régulièrement de carapace lors de mues successives. Il se nourrira de tout ce qu'il pourra trouver: fruits, poissons, cadavres, vers, larves d'insectes, bactéries présentes sur les feuilles mortes, etc... Il est omnivore, détritivore. Son activité sera plutôt nocturne pour échapper aux prédateurs. Il établira sa domination sur un territoire et deviendra à son tour capable de se reproduire... On estime que M.rosenbergii peuvent vivre plus de 6 ans (idem pour M.carcinus). Les mâles atteignent des tailles supérieures à celles des femelles. On trouve dans la nature des mâles M.rosenbergii de plus de 30 cm (mesuré de l'œil jusqu'à la pointe du telson) pour un poids de 1000 g et des femelles de 25 cm.