L'atipa, cet étrange poisson aux épaisses écailles noires a des origines préhistoriques qui suscitent la curiosité. Il vit et se développe dans les marais et se trouve en abondance sur le site de Kaw. Un poisson bien étrange, car il est affublé de deux "pattes" rudimentaires lui permettant de se mouvoir sur terre, à « petits pas ». D'où son nom créole "atipa". Une fois à l'air libre, il peut respirer grâce à des embryons de poumons. En Guyane il demeure surtout très apprécié pour sa chair jaune et ferme au goût très particulier. Pour cette raison, il est très recherché. Il possède aussi une autre particularité, celle de résister longtemps à l'air libre car il possède un embryon d'appareil pulmonaire. De son vrai nom hosploternium littoral, il est étudié avec attention par la communauté scientifique qui fait remonter son existence au temps des dinosaures. En Guyane il demeure surtout très apprécié pour sa chair jaune et ferme au goût très particulier. Pour cette raison, il est très recherché. La pêche devrait normalement respecter une saisonnalité (la saison sèche) mais cela n'est pas toujours le cas. Cette espèce se trouve également au nord de l'Amazonie et il arrive que l'atipa du Brésil de couleur plus noire soit revendu sur certains étals.
Morphologie et signes distinctifs Des barbillons et surtout 2 rangées de plaques sur les flans, queue fourchue, couleur: du vert grisâtre au noir -bleuté avec un ventre blanc, taille : jusqu'à 19 cm, poids : jusqu'à 270 g. Le mâle H. littorale croît à une taille plus rapide que les femelles. Un dimorphisme sexuel frappant dans les nageoires pectorales des H. littorale existe au cours de la saison de reproduction (saison des pluies), lorsque les mâles H. littorale développent un corps allongé, et une épine pectorale recourbée. En outre, l'épine pectorale mâle peut prendre une couleur rougeâtre à cette époque et les dépôts de graisse épais peuvent se développer dans la nageoire pectorale. Une forte croissance de la colonne vertébrale pectorale se produit dans les 4-5 premiers mois après l'éclosion. La colonne vertébrale pectorale élargie est utilisée comme une arme par les mâles lors de la défense du nid de bulles flottant.
Alimentation Limon mais également d'invertébrés divers et des végétaux.
Reproduction Une caractéristique biologique essentielle de l'atipa est la construction d'un nid de bulles et d'herbes à la surface de l'eau. la maturité sexuelle est atteinte dès l'âge de 1 an. Ce sont les mâles, plus gros que les femelles, qui initient la construction du nid la nuit. La plupart des nids (30 cm de diamètre et 6 cm de hauteur) sont construits dans des zones fraîchement inondées, en bordure des marais. Le plus souvent espacés d'une dizaine de mètres, ils sont constitués d'un dôme d'herbes reposant sur un tapis de bulles produit et entretenu par le mâle. A l’éclosion, les dangers potentiels pour les premiers stades du poisson sont le manque d'oxygène, l'envasement, l'infection, des températures extrêmes, et la prédation. Le nid de bulle flottant sur lui-même est important dans la fourniture d'oxygène pour les œufs en positionnant les œufs au-dessus des surfaces d'eau ainsi que les protégeant contre d'autres dangers.
Habitat et adaptations On rencontre l’Atipa bosco dans les pris-pris et marais côtiers non salés. Il est rarement pêché en rivière. Les eaux qu'il colonise sont très souvent pauvres en oxygène et s'assèchent plus ou moins. Il survit, quoiqu'il en soit, à ces difficiles conditions car en plus de ses branchies qui lui assurent un échange gazeux avec l'élément aquatique, il possède des embryons de poumons lui permettant une respiration aérienne.
Répartition En Guyane, il est présent sur l’ensemble du territoire mais les populations sont particulièrement importantes dans les marais de Kaw.
Statut de protection Comme tous les poissons de Guyane, l'atipa ne fait l'objet d'aucune protection spécifique.
Menaces éventuelles La pêche commerciale à tout moment de l'année même en saison de reproduction pourrait mettre en danger la survie à long terme de l'espèce.
Anecdotes L'atipa bosco est capable de s'enfouir dans la boue en cas de sécheresse extrême, une chance pour un poisson. Paradoxalement, il peut se noyer car il est aussi vital pour lui de venir respirer en surface. C'est la raison pour laquelle les atipas pris dans les filets, les empêchant de respirer en surface, sont retrouvés morts.